Peut-on avoir le mal d’un autre pays ?
Peut-on avoir le mal d’un autre pays ? C’est la question qu’on va traiter aujourd’hui. Alors, pour commencer, eh bien il faut se demander, il faut définir ce qu’est le mal du pays.
Comment décrire le mal du pays ?
Donc là on va faire un petit tour vers la psychologie qui nous dit que ça a un lien avec l’attachement. En fait, le mal du pays c’est un sentiment ressenti qui va traduire qu’on n’est pas tout à fait à l’aise dans l’environnement dans lequel on se trouve. C’est le moment où notre mental va essayer de se raccrocher à quelque chose de connu parce qu’à l’heure actuelle il baigne dans quelque chose d’inconnu et que c’est assez inconfortable pour lui.
C’est une transition entre deux mondes : c’est une transition entre le monde connu, qu’on a quitté et le monde inconnu dans lequel on arrive. Et ça demande une période d’ajustement, d’adaptation qui est assez douloureuse, assez inconfortable.
C’est aussi un processus de deuil. C’est un deuil que de quitter un pays, une région, une ville, en tout cas un environnement connu pour arriver dans un autre qui est inconnu. On a le même processus que le deuil, il faut faire le deuil de cet environnement qui nous était connu.
Quand on parle du mal du pays, en français de manière idiomatique, c’est au niveau de la sémantique. C’est prédéfini de quel pays on parle puisque « du » c’est la contraction de « de le » et le pays. On parle de notre pays d’origine. Donc ça peut être le pays dans lequel on est né ou celui plutôt qui nous a vu grandir.
Et pour les autres pays ?
Mais la question que j’avais envie de… à laquelle j’avais envie de réfléchir avec vous aujourd’hui, c’est : est-ce qu’on peut dire qu’on a le mal d’un autre pays que le sien ?
Ça peut être je – parle de pays – mais ça peut être une région, ça peut être une ville, c’est pas forcément un pays. Par exemple je sais très bien que moi quand je suis partie en Australie j’ai eu le mal du pays, j’ai eu le mal de la France. Mais quand je suis partie d’Australie pour aller dans un autre pays où quand je suis revenue chez moi, j’ai eu le mal du pays mais cette fois ci le pays en question c’est l’Australie. Et j’ai ressenti ce sentiment plusieurs fois.
Du coup je trouvais ça bizarre parce que pour moi : c’est le même sentiment mais c’est vrai qu’on l’emploie pas vraiment pour d’autres pays pour parler d’autres pays, d’autres régions ou d’autres villes.
Pour autant, tous ceux qui ont bougé de chez eux, que ce soit parce qu’ils sont allés dans une autre région dans une autre ville ou dans un autre pays et qui se sont installés dans cet endroit-là, ils ont senti ce sentiment. Vous savez de déprime, de tristesse, de nostalgie, de manque de tous les repères qu’on avait créés dans cet endroit.
On a aussi cet effet qui est assez magique où on regarde le souvenir avec des espèces de lunettes roses. On dit « qu’est-ce qu’elle était belle la vie à ce moment-là ». Et là on se refait un film, édulcoré clairement. Merci le cerveau pour comment il fonctionne ! Parce qu’il nous idéalise notre passé alors tout n’est pas tout rose. Et c’est vraiment ce sentiment qui crée le manque et l’attachement au final au pays qu’on vient de quitter.
Et dans les autres langues ?
Je pense que tout le monde l’a ressenti et pas forcément pour un pays qui est le nôtre, pas que en tout cas. Et c’est marrant puisque en anglais ils ont une expression que je préfère plutôt que le mal du pays : eux ils parlent de « homesickness ». C’est à dire que pour dire que j’ai le mal du pays, ils disent « I’m homesick ».
Déjà j’aime bien la référence à la maladie parce que c’est vrai qu’en fonction du degré de mal de pays qu’on a, ça peut vraiment se traduire physiquement. Donc ça peut être de la déprime, ça peut être des pertes d’attention, ça peut être de l’insomnie, ça peut vraiment se traduire physiquement.
Mais surtout ce que j’aime bien c’est là la référence à « home ». C’est à dire que en fait c’est que eux ils ne parlent pas du pays, ils parlent vraiment de « home ». C’est à dire à partir du moment où tu as considéré que l’endroit dans lequel tu t’étais installé et c’était ta « home » . Et pas ta « house », pas ta maison que tu as achetée physiquement, matériellement, mais plutôt l’endroit qui est devenu chez toi. C’est ton foyer c’est là où tu te sens bien.
En anglais ils disent « home is where the heart is », c’est là où tu as mis ton cœur, là où tu t’es attaché à cet endroit. Eh bien à partir du moment où tu le quittes, eh bien tu es « homesick ». C’est-à-dire que t’es triste, tu es mal parce que tu as quitté cet endroit qui était le tien. Ça peut être un pays, ça peut être une ville, ça peut être des gens, ça peut être… Voilà c’est tout ce qui t’a fait te sentir chez toi.
Mon avis sur le sujet
Et à partir du moment où t’es en transition de ce monde inconnu auquel tu t’étais attaché et tu que passes vers un monde qui, au final, devient inconnu. Et bien, pendant cette transition-là, t’as le mal du pays. Même si c’est pour un pays qui n’était pas le tien à l’origine.
Donc pour répondre à la question, moi je pense vraiment qu’on peut avoir le mal pour un autre pays que le sien. Du coup l’expression française « avoir le mal du pays » eh bien on pourrait peut-être la remplacer par « avoir le mal d’un pays », par exemple. Mais en tout cas elle peut s’appliquer dans d’autres contextes que ceux qu’on lui connaît a naturellement.
Voilà je sais pas si vous avez déjà ressenti le mal du pays pour un autre pays que la France ou en tout cas le pays qui est votre pays d’origine. Mais si c’est le cas, n’hésitez pas à me faire part de votre ressenti, de votre expérience. Moi je serais ravie de vous lire, je vous dis merci a bientôt.
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