BEHAVIORISME
Education

Le béhaviorisme, théorie de l’apprentissage (1/5)

Comment est-ce qu’on apprend ? Bienvenus dans ce premier article où on aborde le béhaviorisme.

La définition du béhaviorisme

On commence avec cette théorie elle s’appelle le Béhaviorisme. Le mécanisme principal de cette théorie c’est le conditionnement. On s’intéresse à comment les sujets acquièrent des comportements et cette théorie, elle suggère qu’on acquiert des nouveaux comportements par conditionnement.

Alors en fait c’est suite à un stimulus, il va y avoir une réponse comportementale à ce stimulus et si on renforce de manière positive, donc si le résultat est positif pour le sujet et bien cette réponse comportementale, elle va être renforcée et va devenir quasiment un réflexe et donc on va acquérir ce nouveau comportement. Voilà donc ça c’est la doctrine behavioriste.

Ivan Pavlov et le chien

Le précurseur, la première personne à avoir élaboré cette théorie du béhaviorisme, c’est Ivan Pavlov,. Ivan Pavlov donc c’est les années 1900, je crois que c’est 1903 exactement, c’est un psychologue médecin russe et lui, c’est la théorie du behaviorisme mais spécifiquement du conditionnement, ce qu’on appelle « classique » ou « répondant ».

Je vous explique avec ses mots : « on parle de conditionnement lorsqu’on observe l’apparition d’un comportement nouveau déclenché de manière involontaire sous l’influence d’un signal provenant généralement de l’environnement. »

Donc je vous explique : Pavlov, il a fait une expérience donc avec les chiens et les boulettes de viande. En fait s’est aperçu qu’un chien, à chaque fois qu’on lui présentait les boulettes de viande et bien il salivait. Donc qui s’est dit « si je précède la présentation des boulettes de viande d’un son de cloche, est-ce que le chien va saliver à chaque fois qu’il entendra le son de la cloche ? » Donc il s’est entraîné, chaque fois qu’il a présenté les boulettes de viande aux chiens, et bien juste avant il y avait un son de la cloche. Et on s’est aperçu donc que à chaque fois que le chien entendait le son de cloche, même si elle il n’y avait pas les boulettes, il finissait par saliver. Donc le stimulus « son de cloche » qui était renforcé par l’apparition des boulettes de viande et bien a la réponse comportementale « saliver ».

Donc là on a un cas typique de conditionnement ce qu’on appelle « répondant ». Puisqu’on a on construction d’un réflexe sans d’intervention de la volonté, suite à un stimulus. Donc c’est le « conditionnement classique répondant ».

Edward Thorndike et le chat

Ensuite, toujours dans le courant behavioriste, on a Edward Thorndike. Toujours début du XXe siècle et lui c’est un psychologue américain. Et Edward Thorndike, il dit que l’apprentissage c’est une réponse motrice à une perception.

En fait l’étude qu’il a fait, c’est placer un chat enfermé dans une cage avec un loquet qui ouvre la cage et dehors il y a de la nourriture. L’expérience a consisté à calculer le temps, oui calculer le temps que mettait le chat à chaque fois qu’on le plaçait dans la cage pour ouvrir la porte via le loquet et accéder à la nourriture. On s’aperçoit qu’à chaque fois que le chat arrive à ouvrir la cage et qu’on le remet dans la cage, et bien à chaque fois le temps diminue, le temps qu’il met pour ouvrir le loquet diminue en fonction du nombre d’essais, jusqu’à ce qu’on arrive à un seuil plancher. Donc l’apprentissage pour lui, c’est vraiment relier une réponse à une situation, donc la réponse étant les mouvements nécessaires pour ouvrir le loquet, à une situation de l’enfermement dans la cage. Donc c’est l’établissement d’une connexion entre la perception et la réaction motrice.

Et donc Edward Thorndike, il établit 2 lois pour l’apprentissage : la première loi c’est la « Loi de l’exercice » en 1901.  Cette loi de l’exercice, elle dit que la probabilité de l’apparition d’une réponse augmente avec le nombre d’essais :

« chaque fois qu’une réponse est émise en présence d’un stimulus donné, cela augmente la probabilité que va procéder ensuite stimulus de provoquer une réponse. » Donc en gros, la probabilité d’apparition de la réponse augmente avec le nombre d’essais.

Et la deuxième loi c’est la « Loi de l’effet », donc la probabilité d‘apparition d’une réponse est liée à l’effet. C’est-à-dire que si un effet est positif pour le sujet, et bien il y a plus de probabilités pour que cette réponse soit produite. C’est vraiment l’idée qu’une connexion est renforcée ou affaiblie en fonction de ses conséquences.

John Broadus Watson

Alors, après on a toujours dans le mouvement béhavioriste, on a John Broadus Watson. Donc lui c’est 1913, c’est aussi un psychologue américain et lui il se place dans la lignée de Pavlov puisqu’il est toujours dans l’idée du conditionnement répondant. Mais il va ajouter aussi les deux lois de Thorndike, même s’il n’aime pas trop l’aspect humanisant de l’émotionnel de la loi d’effet de Thorndike, puisque pour lui il n’y a pas la conscience, mais il va quand même conserver ces lois.  

Alors, Watson c’est le premier à essayer d’appliquer le conditionnement classique à un humain. Et il va mettre en place, il va faire l’expérience, la célèbre expérience du « petit Albert », le petit Albert. Donc en fait le petit Albert, c’est un bébé de neuf mois, et ce qu’il va essayer de faire, c’est de créer une réaction, un comportement de peur associé un stimulus neutre.

Je vous explique le déroulement de l’expérience : donc petit Albert a neuf mois, il est présenté à une souris blanche et il n’a pas peur des souris, il s’en fiche un petit peu des souris. Donc c’est ce qu’on appelle le « stimulus neutre ». Le stimulus neutre, ça va tout le temps être la petite souris. Et là l’hypothèse que fait Watson, c’est de dire que si à ce stimulus neutre j’associe constamment un stimulus de peur, et bien à chaque fois qu’il verra le stimulus neutre il aura peur. Donc dans l’expérience de Watson, le stimulus neutre c’est la souris blanche, donc petit Albert n’a pas peur de la souris blanche. Par contre à chaque fois qu’on va présenter la petite souris blanche à petit Albert, on va aussi mettre un grand coup sur une barre métallique qui, ça, est le stimulus qui fait peur.

Ainsi donc, si à chaque fois qu’on présente la souris blanche à petite Albert et qu’en même temps on tape sur une grande barre métallique, et bien le petit Albert, il va pas comprendre que ce qui fait peur c’est le bruit de la barre métallique et non la souris blanche. Du coup il va associer le bruit qui fait peur, à force de répétitions, bien sûr c’est le conditionnement, à force de répétitions, il va associer le bruit qui fait peur à la souris blanche. Et donc à chaque fois qu’il va voir une souris blanche même s’il y a plus ce bruit, et bien il va se mettre à pleurer comme s’il avait peur et qu’il y avait juste le bruit.

Et oui, donc il a réussi cette expérience de conditionnement sur un humain, sur le petit Albert.

Burrhus Skinner et l’expérience du rat

Et donc après Watson, on a Burrhus Skinner, donc lui, plutôt 1938, c’est aussi un psychologue américain et lui, il défend la théorie du – donc toujours dans le behaviorisme, on est toujours dans le behaviorisme – mais c’est plutôt la théorie du « conditionnement opérant ». Il va être en opposition aux théoriciens du conditionnement classique, donc Pavlov, et en opposition aussi à Watson.

Donc le conditionnement opérant, il établit la théorie avec l’expérience du rat. En fait, ils enferment un rat dans une cage et ils mettent à un endroit un récipient où peut être délivré la nourriture. Sauf que cette nourriture, elle va être délivrée que si on actionne un levier. En fait on s’aperçoit que si on fait rentrer dans la cage un rat affamé, il développe une envie de tout explorer et en fait par hasard, il va actionner le levier, il va voir qu’il actionne le levier, que ça déclenche la nourriture. Et en fait on s’aperçoit que plus le nombre de fois où il actionne le levier et moins de temps il met à actionner le levier le rat.

Et donc Skinner, il dégage deux principes fondamentaux pour l’acquisition d’un comportement. Il dit que le premier : il faut que la réponse se produise et que le comportement à adopter apparaisse. Ensuite là, le principe numéro 2, c’est le renforcement, c’est-à-dire qu’il faut que le comportement, la réponse comportementale soit immédiatement renforcée.

Pour résumer, il dit Skinner que « tout apprentissage s’effectue selon ces lois, pour être apprise, une réponse doit être effectuée – donc on doit voir qu’on appuie sur le levier – et immédiatement renforcée ». C’est les conditions pour qu’il y ait apprentissage.

Béhaviorisme et enseignement des langues ?

Donc, concrètement, dans les langues comment est-ce que… enfin dans l’apprentissage des langues, comment est-ce qu’on retrouve cette théorie du Béhaviorisme, du conditionnement ? Dans l’histoire on la retrouve avec que ce qu’on appelle l’« enseignement programmé », donc c’est l’ancêtre de la formation à distance puisque en fait on divisait l’apprentissage en de toutes petites séances et on faisait en sorte que l’apprenant produise des réponses justes et on lui donnait un feedback du coup positif, puisqu’on faisait en sorte que ça soit juste, immédiatement, donc ça provoquait le renforcement positif. Donc ça c’est l’enseignement programmé.

Ensuite, il y a la méthode audio-orale ou en fait, ben, on considère pas du tout le langage comme une activité intellectuelle, mais vraiment comme quelque chose, un savoir-faire. En fait un comportement à acquérir, ce qu’on sait qui est faux aujourd’hui, mais voilà, on considère qu’apprendre une langue c’est maîtriser des structures linguistiques clés. Et donc on va passer par la répétition, individuelle et collective, la mémorisation de dialogue, surtout les exercices structurants où on va s’attarder sur la maîtrise d’une structure linguistique, on va manipuler dans plusieurs phrases qui peuvent se ressembler et où on va donc jouer sur ce renforcement aussi positif puisqu’on fait également en sorte que l’étudiant réponde juste et qu’on puisse renforcer donc le comportement à acquérir.

Voilà pour ce qui est de la théorie behavioriste et des principaux personnages qui ont contribué à cette théorie. Donc dans la didactique des langues, on peut le voir comme je vous l’ai dit. Par contre, en opposition à cette théorie behavioriste et très, au final, basée sur le comportement observable, on va avoir un courant qui se développe et qui s’appelle le « cognitivisme ». Le prochain article sera dédié aux mouvements cognitivistes.

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