Témoignages

Cécile, prof d’anglais

Prof d’anglais, l’ambition de Cécile était de pouvoir voyager à travers le monde tout en exerçant son métier. Elle nous raconte son parcours passionnant et toutes ses expériences enrichissantes !

Son parcours académique

Cécile a fait un bac littéraire, un DEUG puis une licence d’anglais dont une partie qu’elle a validé en partie en France et en partie à distance avec le CNED lorsqu’elle était en Côté d’Ivoire. Elle a commencé une maîtrise, elle a ensuite écrit son mémoire mais ne l’a jamais soutenu car à elle devait le retaper à la machine. Étant enceinte, ne disposant ni du matériel nécessaire ni des compétences informatiques, elle décida de passer le CAPES (on n’avait besoin que de la licence à ce moment-là) et après deux échecs, elle obtient le précieux Graal pour enseigner dans le secondaire !

Une première expérience en Côte d’Ivoire

Elle commence sa carrière en Côte d’Ivoire avec des missions ponctuelles en maternelle et en primaire. Puis, suite à un entretien avec un inspecteur pédagogique, elle devient professeure des écoles en moyenne section pour une année scolaire. Elle obtient ce contrat local dans une école française à Abidjan où elle enseigne à une classe composée à 1/3 de français, 1/3 de franco-ivoiriens et 1/3 d’autres nationalités (en majorité libanais).

Son expérience en France

Une fois son CAPES en poche, elle fait une première année d’études à l’IUFM puis obtient son premier poste dans le Lot et Garonne à 170km de son mari et de son fils. Elle voulait déjà partir enseigner à l’étranger mais il fallait avoir 3 ans d’expérience en tant que titulaire et avoir eu au moins une inspection. Elle a pu ensuite se rapprocher de sa famille puisqu’elle obtient un poste à Lussac (à côté de St Emilion) dans un collège classé REP (Réseau d’Education Prioritaire) où elle enseigne l’anglais pendant 4 ans. 

Professeur d’anglais à Mayotte : les conditions

Elle aura enseigné 6 ans dont cinq années en tant que titulaire et une année comme tutrice d’une professeur stagiaire avant d’être mutée à Mayotte. Pour cette demande de mutation, il fallait faire une demande qui était acceptée sur dossier.  

Elle avait un contrat de deux ans qu’elle a pu renouveler une fois, ce qui fait un total de 4 ans. Elle a fait sa première année dans le nord de l’île dans le collège de M’tsamboro. Puis elle a enseigné dans le collège de Koungou. Elle y était prof d’anglais mais elle a aussi donné des cours à des étudiants de BEP et CAP petite enfance.

A son salaire habituel s’ajoutait une prime annuelle majorée de 1,8 fois le salaire et pouvait être perçue à la fin du contrat de 2 ans (qui était renouvelable 1 seule fois). Les billets d’avions étaient payés pour toute la famille (retour au bout des 2 ans et payés aussi si contrat renouvelé pour 2 ans).  Elle a pu bénéficier d’une prime d’installation et de déménagement. En revanche, ses enfants n’allaient pas à l’école publique car à l’époque, les enseignants parlaient et écrivaient souvent mal le français donc ils sont allés dans le privé (payant). Sur place, la famille avait droit aux allocations familiales.

Une expérience d’enseignement à Mayotte

Lors de son expérience de prof d’anglais en collège, elle a pu rencontrer des difficultés comme la précarité, le niveau et l’hétérogénéité des classes. Elle nous raconte par exemple avoir eu en classe de 4ème un élève de 22 ans sans papier. Elle souligne aussi la barrière de la langue qui était un problème quand il était question d’échanger avec les familles, un élève de 3ème servait alors d’interprète.

Pour s’adapter, elle a dû revoir ses objectifs pédagogiques à la baisse au vu du niveau (mais elle pense que depuis tout ce temps, cela a dû bien changer). Elle privilégiait l’oral et les manuels scolaires restaient en classe car trop souvent oubliés et détériorés par la pluie. Elle donnait peu de devoirs à la maison car les familles n’avaient pas d’électricité et les enfants n’avaient souvent pas de coin pour travailler à la maison.

Ses impressions sur la vie à Mayotte

Elle nous explique que ça n’était pas facile de se loger en famille, le climat est très très humide et chaud, qu’il y a des problèmes d’insécurité, des coupures d’eau et d’électricité fréquentes. Mais elle a très souvent vécu des grèves récurrentes qui ont engendré des pénuries de lait pour les enfants par exemple et souvent de carburant ! Elle a aussi remarqué que le coût est plus important : la vie est environ 20% plus chère sur les produits importés (donc presque sur tout).

Prof d’anglais au Maroc

Après 4 ans comme prof d’anglais à Mayotte, elle obtient un poste dans le lycée français de Casablanca (Lycée Lyautey) en 2010. Cette fois-ci, c’est par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) qu’elle passe.

Elle a un contrat de résident de 3 ans (renouvelable 1 fois) avec 3 mois de carence payés par l’établissement de destination (elle perd donc un trimestre de cotisation pour la retraite). Elle ne touche pas de majoration de salaire, ni de prime mais il y a une prise en charge des frais de scolarité pour les enfants. Le billet d’avion n’est pas non plus payé. Comme elle l’explique, sous un contrat de droit local il y a peu d’avantages sauf destination pas attractive où les établissements offrent certaines choses : prime de déménagement, billet… Elle conseille de bien se renseigner sur les conditions de vie avant d’accepter un poste : opportunités d’emploi pour le conjoint par exemple, facilité à trouver un logement, coût de la vie…

Son ressenti sur l’enseignement et la vie au Maroc

Elle qualifie Casablanca de grande ville bruyante et polluée où la police vous arrête souvent (et il faut donner quelque chose !). Les marocains sont très gentils. Il n’y avait pas de cantine à l’école de ses enfants et le ramassage scolaire était coûteux, il a fallu s’adapter. Mais elle a trouvé qu’il faisait fait bon vivre au Maroc.

Les vacances scolaires sont identiques à celles en France, on y ajoute celles des fêtes locales. Les conditions d’enseignement étaient bonnes car elle avait plus de moyens qu’en France. Par contre, les élèves sont des « enfants rois » donc parfois c’est un peu difficile et leurs parents leur mettent beaucoup de pression.

Une expérience à Madagascar et un retour en France

En 2013, elle décroche un poste à Madagascar où elle enseigne l’anglais en collège mais aussi à des élèves de seconde et terminale. Elle enseigne au lycée français à Antananarivo (la capitale) où elle a des classes de collèges et lycée.

Elle y reste deux années avant de rentrer en France où elle est prioritaire pour retourner dans son académie mais où son affectation dépend des points dont elle dispose. Or, après un séjour à l’étranger, on conserve son échelon mais repart avec peu de points. Elle a donc pu revenir en Gironde auprès de sa famille.

Pour plus de témoignages, vous pouvez consulter la page dédiée et pour plus de vidéos, rendez-vous sur la chaîne Youtube !

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