COGNITIVISME
Education

Le cognitivisme, théorie de l’apprentissage (2/5)

Dans cet article, je vous parle d’une théorie de l’apprentissage qu’on appelle le cognitivisme !

Cognitivisme vs. Béhaviorisme

Avec le cognitivisme, ce qui change d’abord par rapport au béhaviorisme, c’est l’objet de l’étude. On n’étudie plus le comportement observable mais on va étudier l’esprit, c’est à dire la structure innée des sujets. Et on parle même de mentalisme pour expliquer que c’est vraiment la réalité mentale qu’on va étudier et qu’il y a vraiment une réalité mentale qui est sous-jacente aux comportements observables.

On pense donc qu’il y a quelque chose qui se passe à l’intérieur qui parfois implique quelque chose de visible mais parfois qui reste de l’ordre de l’invisible. Mme si le conditionnement existe, on ne peut pas se contenter du conditionnement parce qu’on peut pas expliquer les compétences qui sont acquises par les les enfants pour leur développement.

Par exemple, même lors de l’apprentissage d’une langue, on ne peut pas se contenter du béhaviorisme. Il faut vraiment prendre en compte qu’il y a quelque chose qui se passe à l’intérieur qui est de l’ordre de l’invisible et qui dépend aussi peut-être de certains différents types de facultés (le langage, l’action motrice…).

Qu’est-ce que le cognitivisme ?

Mais il y a quelque chose dans le cognitivisme qui est vraiment de l’ordre du traitement de l’information. C’est à dire que l’apprenant va traiter l’information comme un ordinateur qui traite les nouvelles informations en relation avec les précédentes. Mais c’est aussi pour les adapter aux différents environnements. Donc là, on a vraiment une conception des acquisitions qui est fondée sur la notion de l’organisation des indices issus de l’environnement.

Et en plus, on a la prise en compte du caractère orienté, c’est à dire le poids du but, de l’objectif dans les comportements. En fait, c’est là qu’on comprend que le comportement de langage, par exemple, ce n’est pas une succession de l’appareil quand je vous parle, ce n’est pas pour juste bouger mes lèvres, mon larynx et tout ça. C’est parce qu’il y a un but de communication derrière, il y a un objectif de communication qui est de vous transmettre quelque chose, de produire un effet chez vous.

Le langage mais ce n’est pas un comportement juste pour bouger mes lèvres donc il y a vraiment cette prise en compte du but vers lequel tend l’action.

Les différents postulats du cognitivisme

Donc là, il y a plusieurs postulats qui sont :

1. Le comportement se situe dans une dimension plus globale que la situation stimulus-réponse et il y a d’autres facteurs qui influencent sur le comportement

2. L’apprentissage peut s’effectuer sans renforcement. C’est sûr que le renforcement peut avoir des effets positifs mais il n’est pas nécessaire à l’apprentissage.

3. Il peut y avoir aussi apprentissage sans qu’il y ait de changement constaté, c’est à dire que l’apprentissage n’est pas toujours visible dans le comportement

4. Il y a plusieurs variables d’intervention qui doivent être prises en compte : la motivation, l’habitude, l’intention qui jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage. Voilà c’est à ce moment là qu’on se rend compte que ces facteurs-là influent vraiment sur l’apprentissage.

5. L’apprentissage n’est pas qu’une réaction à un environnement, il vise l’atteinte d’un but pour agir sur l’environnement.

6. les attentes affectent le comportement. Quand quelqu’un apprend qu’une action ou un comportement engendre des conséquences positives, l’attente de cette conséquence affecte la réponse.

7. L’apprentissage est le résultat d’un corps organisé d’informations. C’est un point clé du cognitivisme. L’apprentissage est une somme d’informations organisées et c’est là que naît le concept de carte cognitive ou de carte mentale. Cette représentation mentale qui sert à fait d’organiser les connaissances sous forme de carte mentale.

Le cognitivisme dit quand même que l’apprentissage est la somme d’informations et la représentation de ces informations, l’organisation de ces informations.

Jérôme Bruner et le cognitivisme

Ensuite, dans les années 55 ou 60, toujours dans le mouvement cognitiviste, on a Jérôme Bruner. Alors lui, c’est un des fondateurs de la psychologie cognitive. Et il affirme que l’enfant est un chercheur de structure. En fait, il dit que l’enfant cherche constamment à voir des régularités entre tout ce qu’il perçoit.

Vous savez je vous ai fait une vidéo sur les bébés de 4 mois et s’ils pouvaient détecter une erreur grammaticale dans une langue inconnue. Ça rejoint ce que dit Bruner, c’est l’idée en fait qu’à partir de tout ce qu’ils reçoivent, les enfants arrivent à en extraire des régularités. En fait, ils essayent de trouver une sorte de structure significative pour organiser les éléments entre eux qui à priori n’auraient pas eu de lien.

L’enfant n’apprend pas des faits par cœur, il essaie vraiment de voir les relations entre les éléments. C’est vraiment l’idée que ce sont les relations, l’explicitation des relations, qui fait que l’on retient et qu’on apprend. Tous les éléments isolés sont oubliés, il faut trouver une structure, il faut comprendre comment les choses sont reliées entre elles.

Par exemple, en maths ou en biologie c’est essayer de comprendre comment les choses sont liées entre elles et avoir une structure assez détaillée de ce lien explicite. Comme je vous disais, sinon tous les éléments isolés.

Sans oublier que c’est là qu’on voit qu’on voit apparaître l’idée du plein détaillé qui permet de structurer de comprendre. C’est vraiment cette idée toujours de l’organisation des informations et donc on qu’en « aidant l’apprenant à à saisir la structure d’un contenu, on lui permet de le comprendre de manière significative« .

On retrouve donc des schémas, des cartes mentales, des plans détaillés qui permettent l’apprentissage, de comprendre la signification d’un contenu.

Noam Chomsky et le cognitivisme

Après Bruner, on a Noam Chomsky qui est un linguiste américain. Et lui, en 1959, il fait une critique ouverte des travaux de Skinner. Il démontre qu’essayer de réduire la compétence linguistique d’une personne à un comportement observables est vouée à l’échec.

En fait, il dit que le linguiste doit absolument s’attarder sur la compétence linguistique et non pas sur le comportement observable. Il va émettre 2 arguments et il va dire qu’on ne peut pas limiter les données aux productions linguistiques. En fait, les behavioristes, vu que ils n’étudient que le comportement observable, ils ne vont étudier que les productions linguistiques. Sauf qu’en fait, ce que dit Chomsky, c’est que ce n’est pas assez, on ne peut pas se cantonner à ça.

L’exemple de la compétence linguistique

Il faut aussi prendre en compte la compétence linguistique d’un agent, d’un sujet c’est à dire la réalité mentale qu’il y a derrière. Et on se rend compte que les locuteurs d’une langue ont ce qu’on appelle des intuitions linguistiques. C’est par exemple si je vous dis ces deux phrases en français : « je suis très folle » et « il existe tous les dieux« . Linguistiquement, en soit, ces phrases ne sont pas vraiment fausse. Mais toute personne francophone sait qu’elles sonnent faux (même si elle ne saurait pas forcément dire pourquoi). Si on n’est pas linguiste, on dirait qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans ces deux phrases. Et c’est ce qu’on appelle les intuitions linguistiques.

Développer une compétence linguistique ce n’est pas seulement pouvoir produire des données des productions linguistiques, c’est aussi comprendre la réalité mentale et se créer une réalité mentale qui permette de différencier ce qui va se dire et ce qui va se passer pour interagir dans une langue.

Il dit clairement que la compétence linguistique dépasse largement les comportements observables et qu’en plus, elle suppose la présence chez le nouveau né d’une forme de connaissances linguistiques déjà très complexes. En fait ça suppose que chez le nouveau né, il y a déjà quelque chose qui est structuré ou en place à l’intérieur, niveau mental, en tout cas qu’il y a quelque chose en plus que le comportement observable.

Et notamment car si dans un environnement on met un nouveau né humain et un chimpanzé, le bébé humain va pouvoir parler mais pas le chimpanzé. Donc ça laisse penser qu’il y a une structure linguistique qui est déjà complexe et bien présente.

Voilà pour ce qui est du cognitivisme ! Vous pouvez voir la vidéo dédiée ou consulter l’article sur le constructivisme.

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