Le constructivisme, théorie de l’apprentissage (3/5)
Le constructivisme est une théorie de l’apprentissage qui s’est développée en opposition au béhaviorisme. Cette théorie dit que l’apprentissage est élaboré par l’apprenant sur la base d’une activité mentale.
En fait, on émet l’hypothèse avec le constructivisme que c’est en réfléchissant sur nos expériences que nous nous construisons et que nous construisons notre propre vision du monde dans lequel nous vivons.
L’origine du constructivisme
Le constructivisme, c’est Jean Piaget qui en est à l’origine dans les années 1960. Cette théorie met en avant qu’un individu va, en fonction de ses capacités et de ses activités cognitives (inhérentes à chacun) appréhender et comprendre les réalités qui l’entourent.
En fait une personne, quand elle est confrontée à une situation ou à un problème, elle va être amenée à mobiliser ce qu’on appelle un certain nombre de structures cognitives qu’on appelle les schèmes opératoires. Et en fonction de là, la personne, elle peut soit incorporer ces nouvelles informations qu’elle perçoit au sein de sa structure cognitive, donc ça on appelle ça la simulation. Ou alors, elle va justement modifier sa structure cognitive afin d’incorporer ces nouveaux éléments, ces nouvelles informations qui proviennent de la situation. Donc ça, on appelle ça l’accommodation.
Si je résume, une personne, face à un problème, elle a ses propres schèmes opératoires habituels, et face à un problème c’est :
- soit « ok l’information je la prends et je l’assimile au niveau de ma structure cognitive »,
- ou soit « je suis obligé de changer ma structure cognitive pour l’adapter pour faire en sorte que je m’accommode de cette nouvelle information. »
En fait ce qui est dit exactement, pour résumer la pensée de Jean Piaget, c’est que la personne qui va opérer une conceptualisation à travers un jeu, à la fois d’assimilation de données perçues, aux représentations anciennes et d’accommodation de ses représentations aux données perçues et donc aux nouvelles exigences de la de la situation.
Une évolution constante
Et donc, la compréhension du monde, elle est constamment en évolution, elle n’est jamais statique, elle est toujours en évolution et elle s’élabore constamment dans une démarche de conceptualisation. En fonction des expériences qu’on rencontre, et elle va être le fruit de ses expériences.
Et c’est grâce à ces régularisations qui sont produites par les mécanismes d’assimilation et d’accommodation, que l’on va vers une compréhension du monde qui évolue constamment au final. En fait la connaissance, elle s’acquiert par une activité mentale, à partir de modèles mentaux qu’on a juste nous en fonction de nos expériences.
C’est de là que ça vient le mot « constructivisme », puisqu’on se construit, comme je vous ai dit, notre propre vision du monde. En fonction des expériences et des contextes que nous rencontrons, on
mobilise face à une situation donnée, des structures cognitives, donc ces schèmes opératoires
qui s’enrichissent au fur et à mesure de l’expérience.
Donc c’est vraiment l’idée de « on construit une autre vision du monde » et grâce à l’expérience, aux
situations, au contexte, et bien on va venir enrichir nos structures mentales.
Constructivisme et erreur
Ce que je trouve super c’est qu’avec le constructivisme qu’on se rend compte du rôle de l’erreur. En fait on se rend compte que l’erreur, au final, ce serait limite un levier. Parce que ça permet en fait à l’apprenant de s’accommoder d’une nouvelle réalité.
Vous m’entendrez souvent dire que l’erreur est indispensable à l’apprentissage. En fait, l’erreur c’est une base d’appui pour amplifier les connaissances. Parce que l’individu, en fait il s’ajuste à une nouvelle réalité que celle qu’il avait envisagé. Et c’est vraiment cette idée-là de l’apprentissage et du rôle de l’erreur dans l’apprentissage.
Le constructivisme dans l’enseignement, c’est vraiment l’idée qu’on construit notre connaissance. Donc que l’apprentissage a lieu lorsqu’une personne s’approprie sa connaissance. Elle va s’approprier la connaissance par l’exploration, par l’apprentissage actif et la mise en pratique, va venir remplacer
plutôt le manuel. C’est vraiment l’idée que l’on s’approprie ces nouvelles connaissances et on est acteur de son apprentissage. L’apprentissage consiste vraiment à partir de l’action pour aboutir à la résolution d’un problème.
En fait, la démarche constructiviste dans l’enseignement, c’est une démarche qui met l’apprenant face à une confrontation à un problème. Donc on confronte l’apprenant à un problème, il y a processus d’assimilation, on prend les nouvelles infos. Et en fait ce problème, par contre, il doit le résoudre.
Il y a donc un conflit sociocognitif qui amène à une adaptation. Puisque c’est à ce moment-là que le processus d’accommodation se met en place. Et enfin, on finit par un équilibre puisque l’apprenant doit réajuster ses connaissances aux nouvelles informations.
Dans la démarche constructiviste , l’enseignant est plutôt entraîneur, guide, motivateur. Il n’a plus ce rôle transmissif puisque l’apprentissage devient actif. Et c’est vraiment l’apprenant qui est acteur de son
apprentissage.
Voilà pour ce qui est de la vidéo d’aujourd’hui qui était consacrée au constructivisme. Vous pouvez retrouver les articles dédiés au béhaviorisme et au cognitivisme ainsi que la vidéo dédiée au constructivisme.