Les niveaux du CECRL (A1 à C2)
Dans les articles précédents, on a vu ce qu’était le CECRL et à quoi il aspirait. On a ensuite parlé des compétences présentées par le CECRL. Aujourd’hui, on va parler des niveaux définis par le CECRL.
L’objectif des niveaux du CECRL
Le cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) propose des niveaux de référence communs qui vont de A1 à C2, qui sont des finis et complétés par des descripteurs. L’objectif de ces niveaux et de ces descripteurs est de proposer un métalangage commun pour l’enseignement des langues afin de faciliter la communication, le travail en réseau, la mobilité et la reconnaissance des cours et des examens.
Les 6 niveaux du CECRL
C’est six niveaux répartis de A1 à C2 du CECRL. On peut déjà commencer par les catégoriser en trois parties. La première catégorie, ça va être celle de l’utilisateur élémentaire, donc la catégorie des A, l’utilisateur indépendant, la catégorie des B et l’utilisateur expérimenté, la catégorie des C. Vous l’aurez compris, les six niveaux de A1 à C2 vont de manière progressive vers une progression dans l’apprentissage des langues et la maîtrise des langues. Le niveau le plus bas est A1, ensuite on a A2, ensuite on a B1, puis B2, puis C1, puis C2.
Attention, le niveau le plus élevé, donc C2, ne correspond en rien à la maîtrise soi-disant du locuteur natif d’une langue. Pour vous citer le CECRL, il est écrit que le plus haut niveau n’a absolument rien à voir avec ce qui est parfois comparé à une performance du locuteur natif, mais plutôt le but est de caractériser le degré de précision, d’adéquation et d’aisance de la langue que l’on trouve dans le discours de ceux qui ont été des apprenants de haut niveau. Juste pour l’anecdote, en 1977, il y avait un dispositif qui comprenait un septième niveau qui était proposé par David Wilkins. On n’a retenu que les six premiers puisqu’on a estimé que le septième allait au-delà du cadre de l’enseignement général des langues.
Mais sachez qu’en Suisse, il existe un septième niveau pour les étudiants d’interprétation et de traduction, donc un niveau supérieur au niveau C2.
Sur Internet, vous allez trouver la page du Conseil de l’Europe dédiée au niveau du CECRL et on a trois documents disponibles. Le premier, c’est les niveaux d’une échelle globale de niveaux. Le deuxième, c’est une grille d’auto- évaluation. Et le troisième, c’est les aspects qualitatifs de l’utilisation de la langue parlée.
La description de chacun des niveaux du CECRL
Les six niveaux à l’échelle globale, là, c’est ce que le CECRL propose, c’est une description de la maîtrise d’une langue par type de compétence et par descripteur pour chaque compétence. Il spécifie ce que je vous explique, une maîtrise progressive de chaque compétence, ce qui est repéré sur une échelle de six niveaux, à l’ordre de A1 à C2. Le CECRL ne se place dans aucune langue. Il ne fait référence à aucune langue. Il fait référence à l’enseignement, à la maîtrise des langues en général, mais il ne fait qu’il ne s’applique pas qu’à une langue, il s’applique à toutes.
Le niveau A1
Au niveau A1, on a par exemple » Peux comprendre utiliser des expressions familières et quotidiennes ainsi que des énoncés très simples qui visent à satisfaire des besoins concrets. » Ok ? Donc, on est dans la construction de phrases simples, dans le domaine « familiers et quotidien ».
On a aussi « Peux se présenter ou présenter quelqu’un et poser à une personne des questions la concernant sur son lieu d’habitation, ses relations, ce qu’il lui appartient pour répondre aux mêmes types de questions, peut communiquer de façon simple avec l’interlocuteur s’il parle lentement, distinctement, une seconde, coopératif. »
Donc, on reste dans le domaine proche du soi et dans un discours très simple.
Le niveau A2
Avec un niveau A2, on peut comprendre des phrases isolées, des expressions fréquemment utilisées en relation avec des domaines immédiats de priorité, par exemple des informations personnelles, familiales simples, achats, environnements proches. Là, on élargit un petit peu le cercle.
On peut également communiquer lors de tâches simples et habituelles en demandant qu’un échange d’informations simples et directes sur des sujets habituels et familiers. Mais aussi décrire avec des moyens simples sa formation, son environnement et évoquer des sujets qui correspondent à des besoins immédiats.
Donc là, on est dans la sphère proche, plus seulement du moi, mais un petit peu plus proche de la vie quotidienne.
Le niveau B1
En B1, on peut comprendre des points essentiels quand un langage clair et standard est utilisé. On aborde des choses familières dans le travail, l’école, les loisirs, peut se dérouler dans la plupart des situations rencontrées en voyage dans une région où la langue est parlée. On est capable de produire un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans les domaines d’intérêt, raconter un événement, une expérience, un rêve, décrire un espoir, un but, exposer brièvement des raisons ou explications pour un projet ou une idée.
Là, concrètement, on commence à se débrouiller tout seul dans la vie de tous les jours.
Le niveau B2
Puis, au niveau B2, qui est vraiment le niveau indépendant en langue, on peut comprendre le contenu essentiel, le sujet concret ou abstrait dans un texte complexe, y compris une discussion technique dans sa spécialité. Il est aussi possible de communiquer avec un degré de spontanéité et détente telle qu’une conversation avec un locuteur natif ne comportera de tension ni pour l’un ni pour l’autre. Et enfin, on peut s’exprimer de façon claire sur une grande gamme de sujets, mettre un avis sur un sujet d’actualité, exposer des avantages et des inconvénients des différentes possibilités.
Là, on est dans la communication fluide.
Le niveau C1
Ensuite, pour l’utilisateur expérimenté, on passe à C1. Là, on peut comprendre une grande gamme de textes longs et exigeants, ainsi que saisir des significations implicites, s’exprimer spontanément et couramment sans trop, devoir chercher ses mots. On arrive à utiliser la langue de façon efficace et souple dans sa vie sociale, professionnelle ou académique. C’est alors possible de s’exprimer sur des sujets complexes de façon claire et bien structurée et manifester son contrôle des outils, de l’organisation, de l’articulation et de la cohésion du discours. Là, on est plus dans de la structure, du complexe et de l’implicite.
Et on passe à C2, peut comprendre sans les efforts, pratiquement tout ce qu’il lit ou elle entend peut restituer fait et arguments de diverses sous- secretés orales en les résumant de façon cohérente, peut s’exprimer spontanément, très couramment et de façon précise, peut rendre distinct de fines nuances de sens par rapport à des sujets complexes. Donc là, on avance certes dans la maîtrise de la langue, mais on avance aussi dans les facultés cognitives que ça implique, puisqu’on va avoir des niveaux cognitifs du style argumenté, jugé, critiqué, qui vont être de niveau 6. On dit souvent qu’on augmente aussi en niveau d’études ou en tout cas en réflexion.
Un document important sur cette page du Conseil de l’Europe, ça va être la grille d’auto- évaluation. Là, en fait, en fonction des niveaux, l’apprenant peut venir évaluer son niveau pour chaque activité langagière. C’est super important puisqu’en fait, ça va lui permettre de pouvoir se positionner dans sa maîtrise de la langue. Là, par contre, la grille d’auto- évaluation, elle est appliquée à la langue. Là, il faudra choisir le français. Ensuite, on a une grille d’évaluation qui permet d’évaluer la capacité de production orale et se concentre sur les aspects qualitatifs de l’utilisation de la langue.
Le niveau C2
Là, en gros, c’est quand vous avez un niveau en production orale à évaluer, ça permet d’évaluer les critères plutôt qualitatifs et pas seulement quantitatifs, c’est-à-dire plutôt les aspects qualitatifs de la langue parlée.
Des profil non homogènes avec les niveaux du CERCL
C’est un outil super intéressant si vous avez à évaluer de l’oral. Les niveaux du CECRL et leurs descripteurs vont vous permettre d’évaluer un niveau général de vos apprenants. C’est- à- dire que en fonction de l’auto- évaluation ou de l’évaluation diagnostique, les tests d’entrée que vous aurez faits vous, vous allez avoir une idée du niveau général de vos ou votre étudiant.
Par contre, la réalité qui se cache derrière, ce n’est pas seulement A1, A2, B1, B2, C1, C2 puisque les profils sont généralement différenciés. Si dans une activité langagière, l’apprenant est B2, si, par exemple, en profil général, vous avez B2, ça veut pas dire qu’il est B2 partout. Il peut être A2 en compréhension orale, mais il peut être B2 en production écrite, C1 en production écrite. C’est vraiment cette idée que derrière un niveau d’un étudiant, d’un apprenant, il y a un profil beaucoup plus complexe, notamment en fonction des activités langagières.
Il y a d’ailleurs une citation que je voulais vous donner du CECRL qui dit « C’est pourquoi le CECRL propose autant d’échelles de descripteurs, c’est justement pour encourager les utilisateurs à élaborer des profils différenciés. » En fait, dans le CCRL, vous allez voir, on a la grille échelle globale des niveaux avec les descripteurs mais on a aussi dans tout le CECRL des descripteurs, que ce soit pour chaque compétence ou que ce soit pour chaque activité langagière.
Prendre en compte les besoins dans la formation (pas seulement l’atteinte d’un niveau)
C’est assez détaillé. Ça invite vraiment à réfléchir et à considérer l’apprenant dans toute la complexité de son profil. Et c’est aussi à recouper avec les besoins, c’est- à- dire que si vous avez un étudiant de profil B2, que celui- ci est excellent en tout ce qui va être interaction écrite, production écrite, compréhension écrite, mais que par contre, il est totalement en dessous du niveau en interaction orale, en compréhension et production orale, dans ce cas- là, il faudra voir quelle est son intention, son besoin. Si son besoin, c’est de passer une certification comme le DELF B2, il faudra bien entendu ramener au niveau B2. Essayer d’accompagner l’apprenant à ce qu’il arrive à un niveau B2 dans toutes les activités langagières pour qu’il passe l’université le diplôme, le certificat.
Cependant, si son intention, son besoin pédagogique, c’est seulement d’écrire des articles dans son domaine de spécialité à l’écrit, il n’a peut- être pas forcément besoin des activités langagières qui vont être de l’oral. Et dans ce cas- là, on peut, en fonction de ce que décidera l’apprenant, faire l’impasse sur les activités orales. À l’inverse, si un apprenant vient vous voir et qu’il vous dit « J’ai besoin de pouvoir voyager et me débrouiller tout seul dans un pays. » Vous allez fixer un niveau et les activités langagières ainsi que les compétences à développer en fonction de ce besoin- là.
Voilà pour ce qui est du CECRL et de niveaux et de leurs descripteurs tels qu’ils sont définis par le CECRL. Si vous avez des commentaires, des remarques, n’hésitez pas à réagir. Pour plus d’articles, rendez-vous sur le blog. Je vous dis merci et à bientôt.